Les trois siècles de la Chute verraient la décadence et la destruction graduelle du Vieux Dominion. Mettant en péril l’existence même de l’humanité sur le continent de Surtoris. En Aalvarheim, le sort de l’humanité refléterait cela presque jusqu’au dernier détail. L’incendie de Yggdrasil a vu les fondements sur lesquels la civilisation nordique était construite se transformer en cendres. La société humaine dans le nord était largement basée sur la croyance en Valhalla. La lutte constante pour se prouver à soi-même aux yeux d’Odin et de ses Valkyries. Et ce afin d’être élevé du royaume des mortels et placé à la Table Élevée Éternelle, où les Einherjar, guerriers glorieux des dieux, attendraient Ragnarök.
L’après Ragnarök : la fin de l’ère des dieux
Avec la fin de la Dernière Croisade, cependant, Ragnarök était fini. Les prophéties qui avaient modelé les Nords pendant des générations étaient arrivées pour finalement se révéler fausses. Les dieux étaient morts, ainsi qu’une horde de guerriers et de travailleurs mortels. Les Einherjar n’étaient nulle part, et les Valkyries avaient disparu. Laissant même les plus grandes et les plus héroïques actions sans récompense. Pendant des décennies, seuls les enfants monstrueux de Loki serviraient de triste et mortel rappel de la puissance disparue du panthéon nordique. Errant dans la terre folle et incontrôlée, plongeant sur l’humanité et semant la destruction partout où ils apparaissaient.

Le manque de main-d’œuvre et les superstitions basées sur des générations de religion mettraient fin à tous les raids sur les riches terres du sud. Car peu étaient ceux qui oseraient affronter les eaux sauvages de la mer ouverte sans la bénédiction des dieux. Ces superstitions n’étaient pas sans fondement, car, en l’absence des dieux, les Jotnar de la mer qui hantaient les profondeurs commenceraient lentement à tester leur puissance contre les navires humains. Pour la première fois de mémoire de Nords, ils se tenaient seuls face aux défis du Nord.
La fin de l’ère des Nords ?
Le nom « Mannheim » est mentionné pour la première fois à cette époque. Cela représentant un témoignage de leur mentalité et de leur cran. Les Nords revendiquant la terre qu’ils étaient censés apprivoiser de nouveau. Mais la limitation de cette nation maritime et de pillage à la terre, couplée au démantèlement de son panthéon entier, entraînerait une crise culturelle et de ressources, égale à celle subie par le Vieux Dominion à la même époque.
Alors que la guerre entre les différents établissements nordiques n’a jamais manqué, les leaders spirituels mortels qui l’avaient maintenue en place avaient maintenant perdu crédibilité et importance. Le chaos sanglant a suivi. Dans plus d’un cas, plus de deux ou trois bandes de guerriers se battaient l’une contre l’autre sur le même champ et en même temps dans un mêlée sanglante qui verrait des villages entiers se retrouver sans guerriers et donc soit rapidement abandonnés soit leur population forcée en servitude.
La résurrection de Mannheim

Avec le temps, cela se révélerait peut-être une bénédiction déguisée. Les bourgades plus importantes absorberaient les plus petits villages. Les bandes de guerriers éparpillées se transformeront lentement en forces cohérentes. Capables de sécuriser les villes et même de prendre l’offensive, chassant et tuant les monstruosités qui les ont tourmentés. Des leaders mortels solidement en place finiraient par émerger et diriger avec une poigne de fer. Faisant face aux problèmes qui se posent au mieux de leurs capacités.
La main-d’œuvre se stabiliserait, étant donné que le manque de raids retiendrait toutes les mains capables sur Mannheim. Et l’humanité prendrait lentement le contrôle de son propre destin. Prouvant leur valeur sans dieux, les Nords ont relevé le défi que représentait leur terre. Se dressant sur leur terrain là où personne d’autre n’aurait jamais osé. Tout en préparant des raids et en se fichant des Sea Jotnar. C’était une véritable victoire pour l’humanité du nord, même si elle fut de courte durée. Car, sans la protection des dieux, il ne faudrait pas longtemps pour qu’un ennemi oublié refasse surface.
Hel, Reine des Géants de la Glace
Defait et banni il y a de nombreuses années par les Aesir et les Vanir, les plus sauvages des Jotnar avaient cherché refuge dans les endroits les plus rudes et les plus impitoyables de Mannheim. Mais les vents du pouvoir avaient changé dans le nord. Et son hurlement sur les pentes de la montagne chantait une autre chanson. Hel, prétendument fille de Loki et Reine des Géants de la Glace, regardait depuis son trône de glace sur Fjeltorp, regardait la fumée de l’Yggdrasil brûlant. Les flammes qui avaient englouti l’Arbre du Monde dansant dans ses yeux froids et bleus alors qu’elle souriait.
« Quel soleil merveilleux ! » affirme l’Eda de Glace « Et comme il s’estompera merveilleusement. Quelle nuit glorieuse de froid et d’obscurité il va amener.«
Et lentement, elle a tourné ces yeux vers les terres des mortels.